Critique Super Mario Bros le film : it’s a OUI ! (2024)

Il s’agit probablement du long-métrage le plus attendu par les geeks du monde entier. En janvier 2018, Nintendo annonce le développement d’un film d’animation inspiré des jeux Mario. C’est au studio Illumination que la firme de Kyoto confie la lourde tâche d’adapter cet univers culte.

À cette époque où les Minions commencent à paraître ringards et que les adaptations de jeux sont encore considérées comme maudites, difficile de convaincre les fans à travers le globe. Qui voudrait voir le plombier moustachu façon Moi, Moche et Méchant?

Pourtant, après Comme des bêtes et Tous en scène, un espoir persiste. La direction artistique du studio pourrait bien convenir au Royaume Champignon. En octobre 2022, Nintendo et Illumination dévoilent enfin les premières images officielles : les joueurs sont conquis.

Cependant, de belles images ne suffisent pas à faire un super film. S’il est impossible de faire pire que la version des années 80, le long-métrage a encore bien à faire pour satisfaire le public. Cette ultime tentative Yoshi-t-elle dans la colle?

Une Super Mario Party de plaisir

Pour ne plus trépigner d’impatience, rentrons immédiatement dans le vif du sujet. Ce long-métrage massacre-t-il l’univers de Super Mario? La réponse est non et de loin. S’il était déjà possible d’attester de l’attention porté aux détails dans les bandes-annonces, le film ne fait que confirmer les attentes des fans: c’est un hommage en bonne et due forme.

Il ne faut pas plus de quelques minutes pour se retrouver plongés dans le monde de la licence. Chaque plan est minutieusem*nt travaillé et vient glisser, subtilement ou non, de nombreuses références aux œuvres vidéoludiques dont ils s’inspirent. Mieux encore, ce long-métrage tâche d’étendre ce que le spectateur pense connaître du Royaume Champignon.

Le film est l’occasion d’apprendre à connaître la famille de Mario et Luigi, mais surtout de mettre enfin des mots sur les origines des deux personnages. Ce n’est pas la première fois que celles-ci sont détaillées, mais elles n’avaient plus été mises en avant depuis les dessins animés des années 90 ou les manuels de jeux rétro.

Pour ce long-métrage, Nintendo et Illumination ont réussi à faire des drôles de musiques des jeux de véritables partitions orchestrales dignes des plus grands films épiques. Celles-ci sont parfaitement incorporées tout au long de l’histoire, et certains medleys particulièrement réfléchis finiront sans aucun doute dans les playlists des mélomanes.

La construction du scénario et la mise en place de l’univers permet de faire de Super Mario Bros. le film l’adaptation parfaite. C’est un aussi bon divertissem*nt pour les familles que pour les fans hardcores de la première heure. Le studio d’animation et la firme de Kyoto réalisent l’impossible: trouver le parfait équilibre entre références à gogo et aventure drôle et attachante. On assiste alors à un véritable condensé de Nintendo dans le plus bel emballage possible: l’animation dernier cri de chez Illumination.

C’est de la bob-omb!

Avec ce long-métrage des plus risqués, Illumination arrive une fois de plus à prouver son expertise en la matière. Que l’on accroche aux univers du studio ou non, il est indéniable que la capacité qu’ont les artistes à générer des images aux couleurs vives et à l’animation irréprochable est l’une des plus maîtrisées de toute l’industrie.

Là où Tous en Scènes 2 et Les Minions 2 étaient de véritables pépites visuelles, Illumination instaure ici un nouveau standard. Disney a véritablement du souci à se faire. Parmi tous les longs-métrages partageant ce nouveau style d’animation en 3D introduit dans les années 2010, Super Mario Bros. le film s’en sort haut la main.

Chaque scène regorge de détails. Des personnages aux décors en arrière-plan, nos yeux ne peuvent être qu’émerveillés par les images proposées. Il est possible de distinguer les mailles des tissus, les moindres défauts des objets, tandis que les paysages lointains arborent eux aussi une myriade de détails en tous genres. Les effets visuels comme la lumière, la fumée et autres particules de poussière d’étoile profitent également d’une qualité rarement vue jusqu’à présent. Les artistes multiplient aussi de bonnes idées pour la mise en scène. Les prises de vues participent à l’univers de Mario en reprenant des clichés des plus grands jeux du plombier moustachu.

Enfin, les expressions corporelles et faciales permettent de donner vie aux personnages de la meilleure des façons. Alors que certaines scènes ont tendance à jouer sur des mouvements plutôt réalistes (dans les moments sérieux notamment), d’autres n’hésitent pas à forcer jusqu’à s’inspirer des cartoons. Les héros cultes prennent une nouvelle dimension en adéquation avec le médium tout en conservant leur identité, respectée jusque dans le doublage du film.

Mario Kart-on plein pour la VF

Les trailers de Super Mario Bros. le film en version française nous auront fait rêver, et le résultat final est plus qu’à la hauteur. Pour une fois, Universal déroge à la terrible mode du star talent (embaucher des célébrités au lieu de véritables comédiens de doublage) et on les en remercie. La prestation fournie par les doubleurs et les doubleuses en VF fait véritablement honneur à leur corps de métier.

Poser sa voix sur des personnages iconiques n’ayant parlé qu’à de brèves occasions n’est pas une mince affaire. Pourtant, le timbre de chacun d’eux s’impose comme une évidence. On ne pourrait imaginer de meilleures cordes vocales pour les interpréter.

Tout est à l’honneur de Pierre Tessier qui arrive à jouer Mario à la perfection, tout en incorporant des intonations faisant honneur à Charles Martinet, l’interprète du plombier depuis Super Mario 64. Si la version originale de Chris Pratt est loin d’avoir fait l’unanimité auprès des fans, le reste du casting américain est composé de grands acteurs et comédiens de renom.

La version française arbore alors certaines voix officielles des dits acteurs. Si Christophe Lemoine et Philippe Bozo, les interprètes habituels de Jack Black ne signent pas leur retour pour le rôle de Bowser, on notera la surprenante performance de Jérémie Covillaut et de sa voix grave. Une scène en particulier ne devrait pas manquer de surprendre les spectateurs…

On retrouve également Emmanuel Garijo dans la peau de Toad, un caméo de Donald Reignoux dans le rôle de Kamek, Benoit du Pac (la voix française de Charlie Day) pour Luigi, Xavier fa*gnon (la voix française de Seth Rogen) en Donkey Kong et bien évidemment Audrey Sourdive (la voix française d’Anya Taylor-Joy) qui donne vie à la grande Princesse Peach.

D’une voix calme, posée et assurée, les interventions de la princesse transpirent la prestance et la force. Quel plaisir de découvrir ce personnage en héroïne badass. Depuis Super Princess Peach sur la Nintendo DS en 2005, la jeune femme est prête à en découdre et l’interprétation de ce film s’y tient. Fini les clichés de demoiselle en détresse, Peach est devenue une véritable aventurière, et Mario a bien à apprendre d’elle. Audrey Sourdive a su trouver la voix parfaite pour faire honneur à cette princesse moderne.

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